Regards transdisciplinaires

L’objectif du projet Sorbonne Alliance « Finance et société », organisé par les universités Sorbonne Nouvelle, Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’ESCP, est de réunir des économistes, historiens, civilisationnistes, sociologues, linguistes et spécialistes d’autres disciplines afin de croiser leurs regards sur un choix de thématiques portant sur la finance, en lien avec des questions de société. 

 Colloque « Banques centrales et bien commun »

 Appel à communications :

Les crises qui se succèdent depuis deux décennies ont éprouvé la résilience des systèmes économiques et financiers et érodé la confiance que placent les sociétés dans leurs institutions monétaires. La crise financière de 2007-2008 a inauguré une ère de turbulences dont la baisse brutale du pouvoir d’achat en 2022 est la dernière manifestation. Le retour de l’inflation et le spectre de la récession économique incitent aujourd’hui à un examen critique du rôle et de l’action des banques centrales.

Ce colloque transdisciplinaire propose d’évaluer et de confronter les stratégies qu’adoptent, en particulier, les banques centrales américaine, britannique et européenne depuis plusieurs décennies face aux crises, et plus récemment face au retour de l’inflation.

Les défis sont multiples pour ces « institutions » au sens où l’entend le sociologue Douglass C. North (Institutions, Institutional Change and Economic Performance, 1990), à savoir des créations humaines composées de contraintes formelles et informelles visant à réduire l’incertitude et à guider les interactions sociales. Les outils de politique monétaire et leurs conséquences sur la stabilité des prix, la stabilité financière, l’emploi, les inégalités sociales ou l’environnement, la nécessité pour les banques centrales de rendre des comptes, l’évolution de leurs missions et l’adaptation de leurs opérations au gré des crises sont autant de sujets qui mènent à s’interroger sur le rôle et le pouvoir des banques centrales dans un monde de plus en plus décentralisé et dématérialisé, aux prises avec de profonds dérèglements sociaux et climatiques.

Dans la mesure où les stratégies qu’adoptent la Banque d’Angleterre, la Banque centrale européenne et la Réserve Fédérale s’inscrivent dans un cadre de politique monétaire mais également une histoire et une culture, les analyses transdisciplinaires (économiques, sociales, historiques, politiques, discursives etc.) sont encouragées.

La réflexion sera menée sous la forme de tables rondes et d’ateliers répartis en 6 axes. Pour chaque axe, on pourra s’interroger sur les points suivants (liste non exhaustive) :

Axe 1 : Communication et crédibilité des banques centrales

• Les ressorts d’un discours institutionnel spécialisé v. la communication des banques centrales à destination du grand public (langage « clair », multimodalité, décryptage des métaphores et de la mise en récit, construction discursive de la crise etc.)
• Les formes et les fonctions des rituels communicationnels des banques centrales 
• La confiance que placent les sociétés modernes dans la monnaie, l’action publique et les institutions financières

 Axe 2 : Figures de banquiers centraux et culture du Central Banking

• L’influence des origines et du parcours des banquiers centraux sur la politique monétaire et la régulation financière (genre, nationalité, diversité)
• La construction des décideurs au sein des banques centrales comme objets sociaux

 Axe 3 : Banques centrales et climat

• Les conséquences de l’action (ou de l’inaction) des banques centrales sur la société et l’environnement (emploi, inégalités sociales, transition écologique etc.)
• Le verdissement de la politique monétaire : motivations, instruments, compatibilité avec le cadre institutionnel
• Rôle des banques centrales dans le financement de la transition écologique

 Axe 4 : La « boîte à outils » des banques centrales 

• Les innovations instrumentales des banques centrales face aux crises (mesures non conventionnelles, monnaie hélicoptère, etc.)
• Le champ de l’action institutionnelle en matière de politique monétaire dans un monde encore globalisé

 Axe 5 : Monnaie numérique de banque centrale

• Les enjeux (promesses et craintes) de l'euro numérique : service public de la monnaie, enjeux de politique économique, programmabilité, périmètre de circulation, etc.
• Les banques centrales face aux cryptomonnaies privées
• L’avantage territorial d’un écosystème de la finance à l’ère de la dématérialisation

 Axe 6 : Cadre institutionnel des banques centrales

• Les rapports des banquiers centraux avec la sphère politique, et l’indépendance des banques centrales
• La centralisation d’un pouvoir non élu et le déficit de légitimité démocratique des banquiers centraux
• Le mandat des banques centrales et sa plasticité

Modalités de soumission

Les propositions de communication peuvent être rédigées en français ou en anglais (merci d'envoyer un résumé de 500 mots environ accompagné de 5 mots-clés et d'une bibliographie sommaire). 

Calendrier

Premier appel à communications : 14 mars 2023

Date limite de soumission des résumés : 26 mai 2023

Notification aux auteurs : 23 juin 2023

Date limite de soumission des articles rédigés : 2 octobre 2023

Date du colloque : 19 janvier 2024

Comité d’organisation

Jézabel Couppey-Soubeyran (Centre d’économie de la Sorbonne - CNRS)

Laurence Harris (Centre for Research on the English-speaking World - CREW)

Comité scientifique

Caroline Bozou (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Gunther Capelle-Blancard (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Jean-Bernard Chatelain (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Jézabel Couppey-Soubeyran (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Fanny Domenec (Université Paris-Panthéon-Assas), Laurence Harris (Université Sorbonne Nouvelle), Frédéric Lebaron (Ecole Normale Supérieure Paris-Saclay), Christophe Moussu (ESCP Europe), Thomas Renault (Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Jean-Baptiste Velut (Université Sorbonne Nouvelle)

Lieu 

Maison de la Recherche - Sorbonne Nouvelle, 4 rue des Irlandais, 75005 Paris